L’apprentissage du consentement

Ce matin, mon petit bonhomme ne voulait pas aller à l’école à cause d’un enfant qui lui fait des câlins en le serrant très fort, câlins qu’il n’apprécie pas du tout. Je me suis dit que c’était l’occasion de vous parler du consentement.  Ces dernières années, c’est un concept qui surgit dans toutes sortes de domaines : le RGPD, les actes médicaux, les relations intimes, le harcèlement de rue, etc

Le consentement ça parle de quoi? Et bien… de respect. Respect de soi et respect de l’autre. En tant que parent, il me tient à coeur d’apprendre à nos enfants ce qu’est le consentement. Comment faire valoir leur consentement, et comment veiller à respecter le consentement des autres également.

Le consentement touche tout ce qui concerne l’intégrité d’une personne, enfant ou adulte. Même avec un bébé, vous pouvez être attentif à percevoir son consentement ou désaccord pour certaines choses. Ce sera l’objet d’un prochain article.

Avec les enfants, l’apprentissage du consentement commence avec le corps. Vers 3 ans, nous avons été confrontés à un refus catégorique de toute forme de toucher non sollicité chez un de nos enfants. Une main affectueuse dans les cheveux, le prendre dans les bras sans prévenir, un bisou volé, essuyer sa bouche,  enlever ou mettre des vêtements  sans expliquer et avoir obtenu son autorisation sont tous des gestes qui sont devenus simplement impossible. Il se jetait par terre en hurlant.
Il va sans dire que faire des bisous à la famille pour dire bonjour n’était pas envisageable non plus.

Crédit photo Daria Shevtsava sur www.pexels.com

Alors par souci d’harmonie d’abord, nous nous sommes mis à expliquer, demander son accord et respecter dans la mesure du possible ce qu’il exprimait. Nous avons étendu cette manière de faire avec nos autres enfants. Nous avons alors pris conscience de la quantité incroyable de gestes que nous faisions sur eux sans savoir si c’était confortable ou dérangeant.

Cette réflexion m’a amenée à me reconnecter petit à petit à ce qui est juste ou pas pour moi, pour mon propre corps. Je me suis par exemple rendu compte que je me sentais vraiment envahie quand mes enfants se mettent à grimper littéralement sur moi alors que je suis assise à table. J’ai pu exprimer avec douceur et fermeté que cette manière de faire ne me convenait pas. J’ai encore besoin de le rappeler régulièrement, mais au fil du temps, les enfants se sont mis à me demander s’ils pouvaient grimper sur mes genoux. Souvent je dis oui. Parfois, je préfère les installer collés-serrés sur une chaise à côté, ou dans un canapé.

Je me suis aussi rendu compte que dans toute une série de bisous/câlins que je faisais à mes enfants, ce n’étaient pas toujours des bisous que je donnais, mais des bisous que je prenais. Je le faisais pour moi, pour combler un besoin qui m’appartient. Quand je ressens ce besoin-là, j’essaie maintenant de demander: “Est-ce que tu veux bien échanger un câlin avec moi?” Ainsi je reçois… et je donne aussi. C’est un véritable échange, bien mieux qu’un baiser volé .

Dans la course du matin, j’avais pris pour habitude de coiffer notre fille pendant qu’elle mangeait ou à simplement approcher avec la brosse et me mettre à la coiffer au moment qui me convenait à moi. Un jour, elle s’est mise en colère: “Arrête! C’est mon corps, c’est mes cheveux! J’ai pas envie que tu me coiffes.” Oups. Depuis, je lui demande son autorisation et je respecte quand elle me dit non.

Apprendre le consentement à nos enfants, c’est aussi leur apprendre à respecter un stop, ou un non.  Et la meilleure manière de leur apprendre à le faire, c’est en leur montrant l’exemple. L’exemple se vit évidemment dans les gestes de tous les jours, mais aussi par le jeu. Jouer à faire des chatouilles et s’arrêter dès que l’enfant dit stop, par exemple, c’est un chouette exercice.

En mettant en avant le respect du consentement, le message que vous faites passer à votre enfant c’est: “tu as de la valeur, tu mérites d’être respecté.  L’autre a tout autant de valeur que toi et il mérite d’être respecté.” Et ça, qu’est-ce que c’est bon pour se construire!

Note: Je vous invite à découvrir le travail de Elise Gravel: http://elisegravel.com/blog/consentement-explique-aux-enfants/

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *