Cette force des mères…

La majorité des écrits au sujet de la période du post-partum, ou ce qu’on appelle aussi le quatrième trimestre de grossesse, parlent du gros bouleversement hormonal, des émotions à fleurs de peau de la maman, de la fatigue, du baby blues, de l’importance de se reposer, d’être avec son bébé comme dans une bulle, et de l’importance de l’aide de l’entourage pour permettre à la famille de se poser, de prendre le temps d’accueillir le nouveau bébé, de créer le lien d’attachement et de trouver un nouvel équilibre.

Tout cela est vrai, bien sûr, et c’est un cadeau inestimable de prendre soin de la nouvelle maman au lieu d’attendre d’elle qu’elle gère la maisonnée, passe l’aspirateur, prépare de grands repas, et serve le thé aux invités venus admirer le bébé.

Mais en parallèle à cela, j’ai envie de vous partager un ressenti personnel, surtout si vous êtes une future maman.

J’ai envie de vous partager qu’après la naissance de chacun de nos enfants, j’ai ressenti une sorte de force “venue de nulle part”. Je veux dire par là que si, avant d’être enceinte, on m’avait demandé une telle résistance à la fatigue, une telle patience, une telle créativité pour comprendre mes bébés et répondre à leurs besoins, je n’en aurais sans doute pas été capable.
Dans les jours et semaines qui ont suivi les accouchements, je me suis découvert des trésors d’énergie, de patience, d’inventivité et d’amour dans ce lien intense avec ce(s) tout-petit(s), et j’ai envie que vous sachiez que vous pouvez compter dessus vous aussi!
Chaque femme, chaque histoire est différente et donc votre ressenti sera unique mais… ce sera là.

J’ai cherché à l’expliquer et voici ce que j’ai trouvé.

La réponse est essentiellement hormonale. Les hormones impliquées ont la particularité d’agir à la fois sur la physiologie (modifications nécessaires du corps) et au niveau du cerveau maternel.
Dans son livre “L’amour scientifié”, Michel Odent explique que les oestrogènes stimulent les comportements maternels, et que la chute brutale de la progestérone à l’accouchement agit comme un signal pour la mise en route de ces comportements. La prolactine, nécessaire à la production de lait, induit elle aussi des comportements maternels grâce à son action de neurogenèse (création de nouveaux neurones!). Par exemple, c’est cette hormone qui pousse les souris à construire leur nid.

La création de nouveaux neurones dans notre cerveau est à l’origine des changements d’humeur et du comportement maternel en post-partum. La prolactine a également un effet anti-stress, pour faire baisser notre anxiété face à un nouveau-né en pleurs, et nous permettre ainsi de nous en occuper au mieux – le shoot d’ocytocine aide aussi!

Je n’aime que moyennement le terme d’instinct maternel qui peut être culpabilisant pour celles qui ne le ressentent pas et qui donne l’impression qu’une mère sait d’instinct ce qu’il convient de faire pour répondre aux besoins de son bébé. J’aime l’idée que, sauf exceptions, notre corps nous donne les outils dont nous avons besoin pour trouver notre manière unique d’être la meilleure mère pour nos enfants.

Références:
Michel Odent – L’amour scientifié – éditions Jouvence
https://www.societe-neuroendocrinologie.fr/Breves/12-Le-cerveau-maternel
https://www.societe-neuroendocrinologie.fr/Breves/38-Le-cerveau-d-une-mere-le-sait-bien

Crédit Photo de bébé: Carlo Navarro on Unsplash.com

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