2ième étape de naissance: s’engager, ou le long couloir du ventre.

Après le choix de naître, vient le moment de s’engager, de plonger vers l’inconnu…
Cette deuxième étape de la naissance est, comme vous vous en doutez, souvent déjà impactée par la première. Il est plus facile de s’engager dans l’inconnu par choix, poussé par le désir de découvrir cet “ailleurs”, cet “autrement”, que retenu par la peur, se sentant forcé, poussé dehors.
Les vagues de l’accouchement peuvent être perçues par le bébé soit comme un soutien, une aide sur le chemin, soit au contraire comme un danger oppressant contre lequel il faut lutter, aller à contre-courant.

C’est un joli parallèle avec ce que peut vivre la maman… Les premières vagues peuvent parfois générer toute une série de peurs, de questions, de l’agitation à l’idée de l’accouchement qui se concrétise. Les études et observations sur la physiologie de l’accouchement montrent de façon certaine que l’acceptation, le lâcher-prise, la confiance chez la maman permettent généralement au travail de bien s’installer et d’être plus efficace alors que la peur, la crispation, le sentiment d’insécurité sont plus souvent générateurs de blocages plus ou moins importants.

Maman. À travers les contractions, les vagues, la maman est plus que jamais présente dans les ressentis du bébé et inversement. Chaque contraction rappelle à l’enfant la présence de sa mère. Chaque contraction rappelle à la mère la présence de son enfant. Le lien est bien là, qui se tisse encore et toujours, vague après vague.

Et c’est l’amour présent entre ces 2 êtres-là qui sert de carburant au bébé, qui lui permet de dépasser ses limites pour naître.

D’après Bernard Montaud, le “long couloir du ventre” est perçu par tous les adultes revivant leur naissance comme un tunnel glissant, si glissant que toute progression demande un exploit physique (p99). En plus d’être glissant, il est vécu comme n’offrant aucune prise pour faciliter la progression, ce qui impose au foetus d’avancer dans un mouvement de spirale, comme une vis. Enfin, toujours selon les observations de Bernard Montaud, ce tunnel est aussi perçu comme obscur et vide, sans aucun point de repère qui puisse donner l’impression d’avancer. C’est ainsi que les notions d’illimité et d’éternité entrent dans la réalité de l’enfant…

L’effort fourni est énorme, le résultat dans la progression semble infime. Vient alors le découragement, le relâchement de l’effort et avec eux, la leçon de vie suivante: tout ce qui ne progresse pas souffre, puis meurt. (…) Seul celui qui progresse, celui qui grandit, évite la douleur et la mort. (p101-102) (…) mais il semble que la douleur qui en résulte est quelque peu magique, car elle ne laisse aucune trace, ni sur l’enfant, ni sur celui qui revit la séance. Tout se passe comme si l’épreuve physique donnait à l’esprit la force de comprendre la leçon.”(p102)

Cette étape de la naissance nous enseigne les lois de l’engagement, de l’endurance et de la foi.

La manière dont chacun vit cette étape colore la personnalité. Inconsciemment, chacun de nous va chercher à reproduire, dans sa vie, les mêmes expériences d’engagement, d’effort, de découragement, de persévérance… Chacun évoluera avec ses qualités et ses défauts, mais toujours conformément à cette direction originelle… (p103).

Et vous? Comment est-ce, pour vous, de vous engager dans la vie? Dans votre vie sentimentale, professionnelle, dans des projets citoyens, etc? Je vous invite à offrir beaucoup d’empathie et de reconnaissance à cette part de vous, au fond de vous, qui a traversé l’épreuve du long couloir du ventre, à cet enfant intérieur qui continue encore de le revivre au quotidien, de reconnaitre son/votre courage, sa/votre force…

Références:

L’accompagnement de la naissance; Bernard Montaud, ed. Edit’as
Les mémoires de naissance; Sylvie Prager-Séchaud; Dangles editions

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